Municipales 2020 : orientation d’Ensemble
Texte d’orientation d’Ensemble pour les élections municipales 2020
1- Une plate-forme pour les municipales doit être élaborée avec le souci de refléter les mobilisations locales et les axes des différentes forces avec lesquelles nous travaillons, associations et collectifs citoyens, syndicats, forces politiques. Les thématiques principales à défendre sont à relier aux mobilisations sociales et écologiques en cours : hôpitaux, déserts médicaux, santé, qualité de l’air, pollutions, éducation, luttes des femmes, poste, petites lignes et gares chemin de fer, solidarité avec les migrantes et les migrants… Contre l’étouffement de la démocratie communale, il s’agit d’opposer une logique municipaliste telle que l’expriment les « villes rebelles » de l’Etat espagnol.
Les thématiques principales à défendre sont à relier aux mobilisations sociales et écologiques en cours : hôpitaux, déserts médicaux, santé, qualité de l’air, pollutions, éducation, luttes des femmes, poste, petites lignes et gares chemin de fer, solidarité avec les migrantes et les migrants… Contre l’étouffement de la démocratie communale, il s’agit d’opposer une logique municipaliste telle que l’expriment les « villes rebelles » de l’Etat espagnol.
Ces élections municipales vont poser à l’échelle nationale et dans chaque métropole, agglomération, communauté de communes et commune la question de la démocratie dans le fonctionnement des collectivités locales.
L’échelon communal est attaqué par la droite libérale et les sociaux-libéraux. La loi Notre, votée sous le gouvernement Hollande, dépossède les communes de leurs prérogatives et de leurs ressources. Elle éloigne des citoyens et citoyennes des centres de décision qui sont délégués à des institutions non élues et non démocratiques.
Pourtant la commune reste souvent par sa proximité avec les citoyens et les citoyennes un lieu de résistance aux politiques antisociales et autoritaires. Nous défendons une réelle démocratie locale et une politique de coopération et de solidarité face aux logiques de concurrences métropolitaines mises en oeuvre dans l’Union européenne.
Cette plate-forme doit également expliquer pour quelles raisons nous participons à ces élections et ce que doit être selon nous le rôle des élus et des élues.
2- Les axes politiques répondant aux enjeux de la situation.
Macron veut poursuivre la restructuration du champ politique par la conquête de positions municipales, en particulier dans les grandes métropoles, en perspective des autres élections à venir et avec en ligne de mire la présidentielle de 2022. Cela en divisant et affaiblissant la droite traditionnelle et le PS. Et en désignant l’extrême droite, elle même en progression, comme l’unique opposition existante.
Confrontée à cette offensive, la gauche est très affaiblie et divisée.
Dans le même temps la mobilisation des Gilets jaunes a modifié la donne sociale et politique, ainsi que la perception des problèmes nécessitant des réponses urgentes, ce qui peut donner lieu à des traductions inédites à l’occasion de ces élections. La rentrée se voit également marquée par de fortes mobilisations sociales dans différents secteurs. Et existe la conscience de plus en plus aiguë du caractère décisif des questions écologiques, en particulier celle du climat, qui appelle à modifier l’ensemble des politiques publiques préconisées.
Lors de ces élections, les problèmes que connaissent les quartiers populaires doivent être posés avec force. La mobilisation de cet électorat populaire suppose une réelle prise en compte des discriminations et inégalités que celui-ci subit, ainsi que de ses aspirations.
Les élections municipales vont donc représenter un rendez-vous politique décisif, à la fois au regard des réponses apportées à cette occasion par les différentes forces politiques et en ce qui concerne la reconfiguration du champ politique en cours.
L’impératif est donc de préserver, voire si possible améliorer les positions de la gauche face à la droite macroniste, à la droite LR et au RN.
3- L’offensive macroniste à l’occasion des municipales se confronte à des obstacles majeurs.
° Elle se situe après des mobilisations sociales importantes. En particulier le soulèvement des Gilets jaunes, qui a conduit à la recherche d’une expression politique lui donnant une traduction au plan institutionnel, laquelle va peut être se confirmer à cette occasion.
° La complexité et la diversité des situations locales. Au prisme de la réalité communale, les citoyens et les citoyennes vivent de manière spécifique la politique : la prégnance des déterminants nationaux est moindre, à l’inverse les données locales sont décisives (le rôle des maires, des élus et des forces sociales et politiques agissant à cette échelle), les problèmes qui se posent au quotidien, les réalisations qui impactent le vécu des populations…) D’où, à ce niveau, une potentielle capacité de résistance des forces politiques implantées localement.
Nous devons favoriser les constructions politiques nouvelles susceptibles de traduire politiquement ces évolutions.
4- Ensemble! défend une démarche de rassemblement citoyen.
Il convient dans le contexte actuel d’exploiter au mieux les possibilités locales permettant de rassembler en vue de constituer dans un maximum de communes des pôles de résistance au néolibéralisme, à sa traduction politique d’aujourd’hui, le macronisme, et pour engager la construction d’embryons de contre-pouvoirs populaires.
La poursuite de tels objectifs suppose d’affirmer les principes qui devraient présider à la construction de listes de rassemblement large de la gauche et de l’écologie :
– La mise en œuvre, y compris dans les grandes villes et les métropoles, d’une véritable démocratie active, engageant un processus de co-décision entre citoyens et élus (assemblées citoyennes dotées de pouvoirs et de moyens, budget participatif, recours au référendum local sur les projets structurants…), loin des pseudo-concertations trop souvent à l’oeuvre. Pour les municipales la possibilité existe que s’organisent des collectifs citoyens aptes à discuter des programmes, des alliances, de la désignation des candidates et candidats… Ensemble ! milite pour que ce potentiel se concrétise dans le plus de lieux possibles et avec le maximum de force. Cela ne s’oppose pas au rôle indispensable des organisations politiques, lesquelles devraient épouser cette dynamique indispensable à la relégitimation de leurs propositions.
– L’engagement de politiques publiques en rupture avec les logiques austéritaires malgré les cadres imposés : développement des gratuités, le quotient familial permettant de tenir compte de la situation financière des familles, re-municipalisation des services publics locaux et des « communs » passés en délégation de service public, avec dans le même temps une affirmation de la nécessité de grands services publics nationaux, une action résolue pour contrer les effets du chômage et combattre la pauvreté, une transition écologique hardie, une politique d’accueil des migrantes et migrants…
Pour Ensemble! affronter cette situation implique de porter une orientation d’indépendance autour de principes démocratiques et d’exigences de ruptures avec les politiques dominantes.
5- Ensemble! défend une démarche de rassemblement large sur un programme de combat contre le néolibéralisme, donc d’opposition aux forces social-libérales, de droite et d’extrême droite qui en sont les vecteurs politiques.
Ce pourquoi nous nous adressons à toutes celles et tous ceux qui veulent s’opposer à l’offensive macroniste et aux forces défendant le néolibéralisme dans ses divers registres austéritaires, antiécologiques et autoritaires. Cela sans exclusives, avec le souci que personne ne soit en situation d’imposer son hégémonie, ni ne cherche à subordonner quelque partenaire que ce soit. Cette perspective de rassemblement large doit être distinguée des formules traditionnelles d’Union de la gauche, qui peuvent aujourd’hui réapparaître et que nous ne saurions soutenir.
Cette démarche s’adresse aux forces du mouvement social, ainsi qu’aux organisations politiques qui peuvent jouer un rôle particulier pour la réussite de celle-ci : La France insoumise, le Parti communiste… Ainsi qu’à toutes les organisations susceptibles de partager ces mêmes préoccupations : Diem25, Ecologie populaire, GDS, Génération.s, GRS, Libertaires, ND, NPA, PG, PCOF, Place publique, R&S…
Avec EELV, des accords sont possibles dans certaines villes, les valoriser peut aider à contrecarrer la tentation d’extériorisation par rapport à la gauche que portent certains de ses dirigeants.
Le PS aborde ces élections dans une situation inédite, il est aujourd’hui minoritaire au sein de la gauche au plan national et se présente localement dans des configurations diverses. Nous continuons à combattre ses positions social-libérales et sécuritaires, celles que portent nombre de maires sortants ou candidats à le devenir.
Cela ne saurait empêcher de prendre en compte les situations particulières dans lesquelles des secteurs du PS sont amenés à défendre des options politiques en rupture avec le social-libéralisme et peuvent s’inscrire dans des alliances correspondant à cette logique.
Pour les deuxièmes tours il faudra empêcher les forces de droite (dont LREM) et d’extrême-droite de renforcer leurs positions municipales voire de conquérir des villes. Nous soutiendrons des accords à gauche répondant à cet objectif.
Adopté par le Collectif national d’Ensemble le 22 septembre 2019
https://www.ensemble-fdg.org/content/municipales-2020-orientation-densemble